A PROPOS DE L'INDULTO
18 aout 2012, dans "La Provence"
L'opinion de Julie Zaoui sur l'indulto
Avec Julie Zaoui, le quotidien "La Provence" possède une chroniqueuse taurine de qualité. C'est une véritable aficionada qui ne se joint pas au concert des habituels thuriféraires de la corrida commerciale mais se distingue par ses jugements objectifs et sa liberté de ton.
Nous sommes heureux de reproduire son article paru dans la page "Aficion" de la Provence du samedi 18 août. Il rejoint tout à fait notre réprobation de la détestable mode des indultos. Ceux qui la propagent, trahissent l'esprit de notre fiesta et ouvrent des boulevards aux "zantis".
En dessous du scan ci-dessous, une reproduction du texte plus facilement lisible :
L’indulto : un événement pas un coup de com’
Châto a succombé, Mont de Marsan et Béziers aussi. Indulto, et après ?
Trois indultos en deux mois, rien que dans le sud de la France. Avec Châteaurenard et Mont de Marsan en juillet, Béziers en août, sont rentrés au toril : un Salvador Domecq, un Fuente Ymbro etun Daniel Ruiz. Avec tout le respect dû au sang de n'importe quel toro bravo, avouons que nous sommes là dans des origines bien éloignées de celles de Victorino Martin. En 1982, c'est un toro de cette maison qu'Ortega Cano a grâcié dans les arènes de Las Ventas. Velador, jusqu'à aujourd'hui, est le seul toro à avoir connu ce sort dans la capitale espagnole. Il est empaillé dans le musée du ganadero. Pourquoi en va-t-il ainsi dans le temple de la tauromachie? Où les oreilles ne tombent pas à la légère. Peut-être parce que le règlement est appliqué sans considération extérieure. Article 85.1: "Dans les arènes de première et seconde catégorie, quand un animal, pour son trapío et son excellent comportement dans toutes les phases de la lidia, sans exception, méritera l'indulto, afin qu'il devienne semental et pour préserver la plus grande pureté de race et de caste le président pourra l'accorder sous conditions: qu'il soit demandé majoritairement par le public, le, maestro explicitement, ou l'éleveur voire son mayoral."
C'est clair. Dans la corrida, la mort est au bout de la lidia. Galvauder le moment de vérité, quand le maestro aussi s'engage à 200 % c'est tout alléger. Et ne rendre service à personne. Non, l'indulto n'est pas un coup de com' pour apprivoiser des médias frileux aujourd'hui à parler de toros, ou amadouer un public plus hostile. Un vrai indulto, avec des aficionados qui parlent des heures d'un toro, et pourquoi pas devant des caméras a plus de poids.
Lui redonner son rang d'événement, d'exception, paraît urgent.
Julie ZAOUI 18 août 2012 "La Provence"