Échanges sur la corrida
Un ami de Béziers me transmet le texte ci-dessous que je publie bien volontiers avec son illustration :
"On le sait, pour certains c’est un sujet sensible. Il y a les POUR, il y a aussi les CONTRE. Le débat n’est pas toujours serein et il est l’occasion de positions entières qui n’aident pas à se prononcer. A vrai dire je ne suis pas personnellement très intéressé par le problème. Je considère qu’il n’a rien d’essentiel. La violence qui caractérise notre monde a sûrement d’autres causes que le spectacle de la souffrance et de la mort dont sont victimes les animaux. Mais puisqu’il y a controverse sur le sujet il est préférable qu’elle ait lieu dans le calme et l’argumentation plutôt que dans l’invective. L’amour et la haine de la corrida n’entrent pas dans le cadre des valeurs de droite ou de gauche, c’est l’évidence.
On trouve de chaque côté des aficionados et leurs adversaires. J’ai pris en photo deux affiches* qui illustrent le fait que corridas et novilladas n’ont pas été l’apanage du franquisme. L’un fait état d’une corrida qui doit avoir lieu au bénéfice « del frente popular », l’autre d’une novillada organisée à Alicante par « el partido comunista ». Ça ne répond pas bien sûr à la question de savoir si la corrida est une activité que la morale doit condamner, tolérer, encourager… Elle fait partie de la culture des peuples d’Espagne et du Sud de la France. Ce n’est pas là non plus un argument décisif. Mais les échanges à ce propos doivent se faire dans la clarté, sans la falsification de l’histoire qu’entraîne la passion.
A vrai dire en matière de culture de paix et de non-violence j’ai des préoccupations d’une autre ampleur que celle des corridas ou des combats de coqs ! Hélas la situation que nous vivons appelle l’engagement dans une action à un autre niveau, celle du refus de la guerre qui dans le contexte présent nous menace."
Jacques Cros
* au Cercle populaire Joseph Lazare lors de la feria de Béziers