CARCASSONNE - ENFIN LES MIURAS !

L’expectative qui pesait hier après-midi (27/08) sur cette tarde était tangible, on n’était pas venu juste voir une corrida, mais le comportement des toros de Miura qui reconnaissons le, déçoivent depuis le début de temporada. Eh bien, Carcassonne nous réservait une agréable surprise tant ces novillos ont tenu la tarde jusqu'à la transformer en une course plus qu’intéressante, d’autant plus que les novilleros se sont investis sur les 6 toros. « 6 bons novillos 6 » dans le type, bien présentés, et au comportement en vigueur dans la maison « Miura ». Bien sûr aucun n’a mordu, aucun n’avait de défaut majeur dans la muleta, mais tous on s’est posé la question : avec deux ans de plus, quelle Miurada aurait-on vu ? Sûrement une grande, de celles qui remplissent le tiroir à souvenirs. J’ai compté quatorze piques, dont trois depuis l’extrémité du ruedo, trois rencontres depuis les planches jusqu’au cheval pour le quatrième toro qui fera une vuelta posthume, des piques où les miuras, même s’ils sont sortis souvent seuls du cheval, se sont employés et se sont battus, souvent d’une seule corne, parfois en poussant beaucoup, comme des miuras !

Mario Palacios prend en premier, le seul de la tarde au trapio de novillo, il entendra la musique mais le toro est très dur à cadrer et suite à une faena essentiellement gauchère il tue à l’encuentro d’une épée contraire, après un avis et 4 descabellos, il est fortement applaudi.

Son second est un Miura au trapio de toro, il prend trois piques extraordinaires de très loin (tout le ruedo) et 2 excellentes paires de banderilles. Le toro va rester fort toute la faena, il faudra à Mario 3 tentatives à l’épée, s’ensuit une interminable séance de puntilla (7 en tout ) pitos pour la cuadrilla qui fait les frais de l’incident et vuelta au toro fortement demandée.

Miguel Angel Pacheco est bon partout cette année. Il voit sortir le second Miura, le teste au capote et comprend qu’il y à de quoi faire, brindis à une amie, et faena surtout à droite. Il prend tout de même la gauche, écoute la musique, et tue en deux fois, un pinchazo en s’engageant et une épée concluante : Une oreille.

Son second (cinquième de la tarde), sort de façon spectaculaire, prends un bonne pique en poussant, le cheval fait 20 mètres, la deuxième est moins spectaculaire et il sort seul, banderilles rapides et brindis au public. Il va nous servir onze séries des deux mains, la présidence lui met la musique dès la sixième à gauche, la faena va à mas et se termine par des manoletinas serrées et une passe de pecho très applaudies. Grosse épée, et deux oreilles tombent simultanément du palco.

Maxime Solera était attendu après ses prestations de Boujan et Ceret, et il n’a pas déçu loin s’en faut. Il va attendre son premier Miura à porta gayola, cela ne s’imposait peut-être pas mais peut-on reprocher à un novillero ce genre de décision ? Il y perd la cape, manque se faire prendre mais récupère les trastos et mène son toro au cheval. Le novillo prend deux piques en poussant un peu mais surtout en se battant. Bonne faena de Maxime, essentiellement à droite, musique dès la série gauchère, puis la faena va à mas, Solera termine dans un petit périmètre, des deux mains, et est très applaudi quand il prend l’épée. Il lui faudra 4 tentatives avant que le toro tombe sur une demi-lame concluante. Pas de trophée mais applaudissements nourris.

Le sixième est plus « toro » que novillo. Trois rencontres, grosse pique à la première, le toro pousse, le piquero aussi. Deuxième pique très en arrière le toro pousse puis sort seul ; troisième de loin, le toro sort seul. Trois bonnes paires de banderilles applaudies. Maxime va nous servir une faena complête, pas loin de dix séries et si le toro perd les mains en début, il va finir fort, bouche fermée, rendant le travail du torero plus que méritoire. D’abord à gauche où le torero fait humilier le miura, puis à droite ou le toro brouillon oblige Maxime à tout essayer, retour sur la gauche avec beaucoup d’aguante et musique. Les dernières séries sont remplies d’émotion, la poussière de la piste enveloppe tout ça, la musique continue jusqu’aux adornos de la fin, 4 derechazos et épée. Le toro semble encore « sorti du toril », et le torero va de nouveau avoir du mal à conclure. Première tentative : pinchazo, épée et torero dans les airs, deuxième épée : tiers de lame, un avis tombe pas le toro qui va suporter 5 descabellos avant de tomber; pas de mouchoirs mais grosse ovation pour le torero, le toro est aussi applaudi chaleureusement à l’arrastre.

Le mayoral, Rafael Garcia Martin fera la vuelta avec Pacheco, le public sort enchanté, enfin on a revu des vrais « Miuras » !

Tierry Girard - photos HB

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ESPRIT DU SUD 11

Juste avant le paseo de cette bonne miurada, Michel Bousquet  annonça sur le ruedo la cration en cours d'Esprit du Sud 11, association comme celles du Gers, de l'Hérault, du Gard, des Landes, des Bouches du Rhône... se donnant pour but de mobiliser pour défendre les différentes formes notamment de chasses, d'élevages, de pêches, des arts et pratiques de l’agriculture, de la viticulture, de la tauromachie, de la gastronomie... qui participent de cet Esprit du Sud, reposant sur un patrimoine ancestral largement partagé dans les régions du midi, de la Gascogne à la Provence, et bien au-delà. 

NOUVELLE DU FRONT DE LA C...

Alors que le premier toro entrait sur le ruedo, deux liberticides - un homme et une femme -  sautaient sur la piste en gesticulant. L'homme, devant s'imaginer avoir a faire à un simple herbicide non-violent, eut droit à deux volteras. Sauvé par les cuadrillas, qu'il peut remercier, il a été emporté à l'hopital souffrant de multiples contusions... Sur facebook quelques illuminées ont écrit que les peones agitaient leur capote pour affoler le Miura !

Hugues Bousquet