CAMPO Y FERIA BOUJAN 2019 - SAMEDI
Boujan samedi 29 Juin 2019 : première novillada retardée d’une heure par arrêté préfectoral cause de canicule, novillos d’Antonio Silva très attendus par l’aficion, pari difficile pour les organisateurs car peu de références sur ces toros.
La canicule tant redoutée était déjà partie vers le nord de la France (vers ces pays imbéciles où on ne vénère plus le toro) le temps était idéal à 19h50 lorsque sont sortis en piste deux magnifiques aguaziles couleur azabache, pour aller saluer la présidence.
Fabien qui maintenant est en charge de la porte des arènes de Béziers a ouvert la porte au premier novillo, est sorti en piste un « Toro de Madrid » de nom Emigrado, tout droit émigré de Coruche Portugal. Les six toros sortiront ensuite du même accabit, tous magnifiques de présentation, tous negro meano, des berceaux à faire rêver les lavandières du Portugal, un trapio je me répète pour Madrid ou Pamplona, ou Bilbao, de bonnes embestidas au capote, seize rencontres au cheval avec de bonnes et de moins bonnes piques car aucun n’a vraiment poussé hormis le troisième et tous sont sortis seuls du peto, des tercios de banderilles plutôt besogneux, et enfin très peu de jeu au dernier tiers où les toros ne se sont pas trop laissés toréer, non par excès de genio ou de danger mais par manque de caste, tous cherchant la sortie, tous prenant des querencias, tous fatigués de se battre au bout de trois passes. C’est le côté déception de ces lidias qui sont allées à menos mais que voulez vous on était venus voir une corrida du début du siècle précédent ! On fera quand même une exception pour le troisième annoncé escobillé dans les corrales et on a vite compris pourquoi, à le voir taper dans les burladeros, celui là à lui seul a remboursé le billet, présent à tous les tercios il a en plus eu la chance de tomber sur un novillero mort de faim qui lui a appris à bien se comporter en public et à revenir dans la muleta quand « Groselha » repartait au burladero dès la deuxième passe. Francisco Montero est passé là à côté d’un succès majuscule quand il a failli avec l’épée et a usé de cinq pinchazos avant de mettre une entière. Le garçon fera tout de même la vuelta. A revoir.
Reseña :
Alberto Pozo Ruiz prend Emigrado en premier, trois bonnes piques, difficile à banderiller car il échappe au peon lidiando, le toro va à menos à la muleta et se réfugie au toril. Espada en s’engageant, torero applaudi, silence au toro.
Le quatrième est encore plus haut de tête que le premier, de nom Dentista il fait s’écrouler la cavalerie dès sa sortie. Distrait à la pique, peu de jeu aux palos, Alberto va le toréer en gardant la montera sur la tête puisqu’on est au 19ème siècle ; le toro va à menos, bonne épée, toro et torero applaudis.
Cristian Perez est tellement vert qu’il peut se présenter aux élections européennes, au lieu de ça il tombe sur « Inesquecivel » énorme toro qui va lui en faire baver. On ne peut qu’admirer le courage de ce garçon peu préparé à un tel rendez-vous, mais la faena de muleta brindée à Jean Luc Couturier, ne nous laissera pas un très grand souvenir. Deux piques où le toro pousse un peu, trois bonnes paires où les peones saluent, puis la fuite en avant conclue par 17 descabellos.
Cristian va se rattraper un peu au cinquième, nommé « Bem-me-quer » qui ne prend que deux petites piques et sort seul à chacune, le toro s’avère faible au tercio de banderilles où il prend les six, faena prudente le torero essaie même à gauche, trois pinchazos un espadazo, un descabello. Toro et torero applaudis.
Francisco Montero reçoit « Groselha » par deux largas de rodillas suivies d’une belle série au capote et cela lance la course. Deux magnifiques piques en poussant, pelea avec Gabin Rehabi et le public est debout. Le toro remate à chaque pose de banderilles et très bonne faena de muleta avec une série à gauche très bien rématée par une passe de pecho profonde. Hélas, cinq pinchazos avant une bonne épée vont priver Francisco d’une, voir de deux oreilles. Vuelta au torero, toro fortement applaudi.
Le dernier toro de la tarde magnifique de présentation et de nom « Inimigo » sort à 22 heures. En guise de canicule un petit vent frisquet est en train de monter de la mer. Inimigo montre de bien mauvaises manières dès le capote, il prend trois grosses piques de Nicolas Bertoli, s’avère parado aux banderilles et Francisco lui sort tout de même un semblant de faena après l’avoir brindé à Manolo Vanegas.
Espada longue et fin de la course où l’on a senti de la frustration car peu de spectacle et pas d’émotion du tout avec des toros irréprochables de présentation, dignes de sortir à Madrid , mais assez décevants en fin de compte car trop décastés.
Prix au meilleur picador : Gabin Rehabi - Meilleure faena : Francisco Montero ; remis par le maestro Victor Mendes et Bernard Mula, président de la fédération des clubs taurins du Biterrois.
texte de Tierry Girard - photos HB
Avant cette novillade, au sein du Campo de feria, devant de nombreux aficionadas et aficionados, le peintre Stéphane Daure, dédiait le résultat de sa performance artistique au Maestro Victor Mendes; Une performance réalisée en une dizaine de minutes.
de gauche à droite : Stéphane Daure, Manuel Sauveplane*, Victor Mendes et Marin Laval* (organisateur notamment du Campo de feria)