BOUJAN : Saint Thomas ET Santo Tomás étaient présents pour le Chiclanero-Biterrois - TRIBUNE LIBRE

5 juillet 2022

BOUJAN : Saint Thomas ET Santo Tomás étaient présents pour le Chiclanero-Biterrois - TRIBUNE LIBRE

Les faenas se suivent, les années passent, les aficionados vont aux novilladas par devoir, les vieux aficionados vont voir les novilladas par gourmandise, on sait jamais. Boujan est par l’association « Toros y Campo » et par la mairie pour la feria d’Août*, (et par la mairie pour les deux) un rare village du Sud-centre qui joue le jeu, car tout un chacun le sait la novillada c’est l’avenir de la corrida. On y va et on voit quoi ? Des faenas qui se suivent… des jeunes toreros qui perdent des pas à chaque série, des jeunes plein d’envie mais qui n’ont aucun matériel pour justifier leur rêve, je sais c’est dur ce que je dis mais eux aussi le savent. Alors pourquoi pas ? On les encourage on fait semblant d’y croire après tout s’être une fois dans sa vie mis devant un toro est déjà le Graal qu’ils auront connu, et c’est pas rien, c’est énorme. Dimanche 3 juillet à Boujan, pour conclure le cycle maintenant incontournable des trois courses proposées par « Toros y Campo » gros cartel avec Solalito et le très attendu Christian Parejo, oublions même si cela ne se fait pas Santana Claros qui lui ne sera jamais torero, mon voisin de tendido qui a vu dans sa vie plus de corridas que Simon Casas et Zocato réunis m’a dit goguenard il pourra même pas faire banderillero ! On déconne dans les gradins mais on respecte, il a rajouté : le pauvre il s’est quand même bien fait secouer au capote...

Venons en aux faits, il nous restait à voir Solalito annoncé comme vainqueur de la cape d’or à Nîmes et Christian que maintenant tous les Biterrois connaissent. Le lot de Nicolas Fraile était un lot de novillos dignes de Madrid et dans ce petit et très intimiste ruedo, les jeunes ont du se montrer plus toreros que novilleros. Solalito qui il est vrai rappelle notre regretté Nimeño a déjà du métier et du matériel pour toréer n’importe qu’elle novillada. Solalito peut faire torero, mais Solalito a tout intérêt à passer de second, car on s’ennuie sur les gradins, les faenas se suivent, les pas se perdent, la lidia par contre est parfaite, du cheval à la mise à mort le torero est présent mais il me manque ce petit plus qui m’aurait fait dire que oui là il y a un torero que je veux revoir !

Arrive Christian Parejo, alors là, les vieux aficionados, vous en voulez de la gourmandise, vous en voulez de la planta torera, vous en voulez du sitio, de l’aguante, du courage, de la maitrise, du sérieux, des choses bien faites, de jolies passes jamais terminées toujours embellies, des pechos de cartel, vous voulez, vous qui vous vous emmerdez souvent lors de ces apprentissages (car on a tendance à oublier que les petits se forment là), des larmes qui vous arrivent aux yeux ? Des minutes interminables d’émotion ? Vous voulez raconter aux petits enfants ce qui vous est arrivé avec Jésulin de Ubrique, Finito de Cordoba et Denis Loré un matin à Nîmes pour une novillada de « No hay billetes », le mano a mano Aparicio Jesulin un matin de feria à Béziers, le mano a mano Sebastien - Jean Baptiste un matin de feria à Béziers ? Allez y les vieux aficionados, racontez, mon voisin de tendidos qui a vu dans sa vie plus de corridas que Simon Casas et Zocato réunis m’a soufflé :

« Il y a longtemps que je me suis pas régalé comme ça » on déconne dans les tendidos ! Christian Parejo nous a fait remonter tout ça ce 3 Juillet dans la monumental de Boujan, merci Christian Parejo, merci Thomas Cerqueira de nous avoir dégoté cet espoir, merci aux organisateurs d’avoir pensé à monter un Campo de feria pour qu’on en parle ensuite parce qu’après la course on ne parlait que de Christian, et on l’a fêté le retour de la gourmandise, et on les a arrosées ces faenas et on les a refaites, et plus on les refait plus elles sont belles…