BÉZIERS - « dans l’intimité d’un torero » et reseña de Tierry Girard

Samedi matin 4 février, avec soleil et rafales de vent, le novillero Christian Parejo s’entrainait dans les arènes de Béziers. Ceci dans une formule originale mis en place par son apoderado et professeur le torero Biterrois Tomas Cerqueira.

La formule baptisée « dans l’intimité d’un torero » consistant devant 150 personnes dont un grand nombre de jeunes à voir le Chiclanero-Biterrois s’entrainer face à deux toros de la ganaderia Gallon. Chose originale les « participants » – parmi lesquels le maire et la députée de Béziers - se tenaient dans le callejon.
Deux bêtes donc aux comportements différents permettant à Christian grâce à leur noblesse de les lidier avec volonté, ténacité et style…

premier Gallon

second Gallon

Après cette prestation les participants le souhaitant ont pu visiter les arènes particulièrement les corales en passant par le long couloir du toril pour finir par la chapelle. La journée s’est conclue par un repas au restaurant le Plaza bondé autour du jeune torero dans une ambiance d’aficion des plus conviviale. A noter la présence d’une douzaine d’anti-corrida venus se coller de chaque coté de la porte des arènes pour provoquer les aficionados.

Cette formule d’entrainement aura lieu à nouveau le 18_février avec des toros de la ganaderia Louis Tardieu, puis le 4 mars toujours avec deux bêtes, une de chez A. Tardieu l’autre de San Sébastien. Christian Parejo prépare ainsi sa temporada 2023 qui le verra (entre autres) fouler pour son alternative lors de la feria d’aout le sable de Béziers avant de combattre le 17 mai à la Monumentale de Madrid puis le 27 mai à Vic-Fezensac…

Si la formule : « callejon-visite des arènes-repas », est maintenant complète, il est possible de s’inscrire uniquement pour être dans le callejon et faire la visite des arènes (inscription au 06 13 01 18 05).

La reseña de Tierry Girard

Excellente initiative de la peña Christian Parejo d’inviter ses membres à voir s’entrainer Christian. Nous on aurait aimé à l’époque voir Richard ou Nimeño à l’entrainement mais c’était une autre histoire, revenons à ce samedi matin.
D’habitude quand un torero tue un toro en privé, c’est souvent à la demande de l’éleveur qui pense d’abord à voir son toro et c’est même lui qui prend les directives, comme en tienta, mais ce matin, ce fut le contraire. Certes les frères Gallon ont du prendre des notes (et de bonnes notes je pense) mais tout était fait pour que l’apoderado, le torero, et le mozo d’espada (El número uno : Gourou) travaillent ensemble les détails qu’il va falloir peaufiner au cours de cette demi saison qu’ils vont mener jusqu’à l’alternative et surtout pour la présentation à Madrid. De la mise en suerte au cheval, qu’il faut cuider à Madrid, au descabello final tout a été fait avec respect comme si le callejon était empli de socios du tendido siete. Ainsi la façon d’enlever l’espada, en la retirant d’abord avec le fer de la cruceta puis en l’enlevant avec la main en respectant le toro, le verre d’eau qu’on prend dans la timbale d’argent, les déambulations entre chaque série, les saluts à « la gente » tout fut de haut niveau, et qu’importe le vent et les bourrasques, toute l’équipe a bien travaillé pour notre plus grand plaisir.

Un premier toro colorado noblissime qui humilie tellement que ses cornes ont tendance à racler le sable ce qui le fait parfois glisser. Christian doit toréer un toro exigeant car très noble et qui se retourne vite, donnant du rythme, et aussi toréer les éléments car on se demande ce qui a pris à la météo ce matin on se croit dans les bouches du Rhône ou au Barcarès tant le vent souffle en rafale et soulève des vagues de sable qui feront la joie des photographes sans doute, mais pas du torero. Lui aguante comme à son habitude, et le toro, et la tempête. J’aurais du compter les séries et les passes combien il en a pris d’après vous ce premier toro, 60, 70 ? Un pinchazo, une entière et un magnifique descabello en viendront à bout mais même mort, le Gallon met encore la tête et sa corne droite toujours plantée dans le sable donne du fil à retordre au train d’arrastre, le quad patine et le toro mets la tête jusqu’à la boucherie, (chapeau les éleveurs !) arrastre peu madrilène pour le coup mais on préfère en rire.

Très bon aussi le second, negro, anovillado de tête mais d’un bon trapio, il est moins évident et a une tendance à aller un peu de travers on a l’impression parfois qu’il est chaussé de patins à glace, toujours vent, tempête, bruit et fureur, mais toujours un torero imperturbable, impavide, qui ne pense qu’a « faire les choses bien », là aussi d’innombrables séries, avec classe et firma, même mort que le premier, deux descabellos le second parfait.

Tout le monde enchanté, on a vu du bon travail, on est euphoriques, il faudra le rester même dans les moments difficiles, la saison est d’une importance extrême pour Christian, rendons à ce torero toute la gentillesse et la sympathie dont il fait preuve envers nous, il est « rare » !

Les deux toros : en premier « Literato » colorado 480 Kg, puis le negro : « Destinado » 480 Kg aussi, les deux , fils de l’étalon « Buenavista » qui a déjà donné de très bons produits chez les Gallon, les deux auraient eu 5 ans en Mars 2023.

Arènes baignées de soleil, nous avons choisi la lumière, dehors quelques statues et leurs sempiternels cartons ont choisi l’ombre grand bien leur fasse…
Ce matin a la brega : Merenciano et el Chino, Jean Lou Aillet au cheval, beaucoup de jeunes et du monde à la visite des arènes. Le « Plaza » a pris des airs de feria, bravo à l’aficion !