BÉZIERS - XIIeme Gala taurin du 15 Avril 2023 en souvenir de Christian Coll
Vu du palco : quatre Novillos de Jean Louis Darré : ganaderia « Camino de Santiago » sise à Bars dans le Gers, bien présentés, de force moyenne, (festival de monopiques) mais donnant du jeu, un jeu fort difficile à exploiter par les deux toreros qui se sont retrouvés en pleine tempête, tempête de sable parfois malgré les efforts des areneros pour inonder la piste, mission quasiment impossible, danger à chaque instant avec toros encastés et vent du diable, muletas horizontales comme du linge à sécher sur l’étendoir en plein vent du nord, de très rares accalmies et le Cers se relève encore plus violent à chaque fois, pas un mètre carré du ruedo n’est à l’abri. Ils ont tout essayé, et pourtant les deux garçons sont restés stoïques et ont tenté de séduire un public tétanisé, qui n’a pas été à la hauteur de leur courage.
Carlos Olsina qui rentre au mois d’août à Béziers devant les « Margé » a montré beaucoup de recours, a réussi à lier des séries dans des conditions impossibles et a fait preuve de maturité un an après son alternative. Hélas le public sidéré par de telles conditions n’a pas suivi.
Christian Parejo égal à lui-même a aguanté toros et vent, très belle série au capote à son premier lors d’un quite au centre du volcan, mais l’enfer à la muleta où on se demandait s’il arrivait même à voir son toro dans les vagues de sable.
Heureusement pour la dernière faena de la course un travail méritoire, conclut à la deuxième tentative par un estoconazo, soulage tout le monde et les deux oreilles du « Camino » tombent sur le peu de sable qui reste dans le ruedo.
Beaucoup de tension lors de ce festival qui va rester dans les anales, comment ces deux garçons ont-ils fait pour assurer avec autant de professionnalisme ? Du podium festif quelques heures avant ils sont tombés tous les deux dans « La Horde Du Contrevent » d’ A Damasio, sur le « Nan Sham » de « Typhon » de Joseph Conrad, et au lieu de plier capes et muletas comme nous aurions tous fait, tels des « Capitaine Achab » dans « Moby Dick » ils ont fait le travail, toujours en quête du Graal, de l’impossible rêve, avec le courage et la volonté que donne seule la passion. Merci et Enhorabuena à tous les deux, merci à « La Provençale » d’avoir accompagné ce très beau spectacle, félicitations aussi bien sur, aux quadrillas, merci aux organisateurs* d’avoir eu cette idée géniale d’une FERIA D’UN JOUR qui on l’espère tous va perdurer.
Tierry Girard 16/04/2023 - photos HB
ndlr : Club taurin El Mundillo, Les Amis de Tomas Cerqueira avec le concours de la société Betarra