Mauguio Reseña - vainqueur Christian Parejo
Romeria 3 juin 2023 près de l’Étang de l’Or dans la plus hispanique cité du sud : Mauguio (34).
Tout avait été pensé par les organisateurs – Cercle taurin Toros Y Toreros, plus Mathieu Vangelisti - pour que la course soit bonne, que la fête soit belle, que les Olé y ooléé y ooolééé résonnent et couvrent le bruit des tacones sur les tablaos d’à coté, et au début ça a marché. Cartel de rêve, soleil de feu, abanicos en action, et affluence sans fin, de 16h30 à plus de 17 heures les gens qui rentrent sans arrêt jusqu’au « No hay Billetes », ça a marché jusqu’à la fin du paseo.
Hélas la corrida c’est un peu comme la cuisine, si on n’a pas les bons produits le plat sera peut-être bon, ou fadasse ou quelconque mais jamais délicieux, et en corrida le produit c’est le toro et hier les novillos présentés n’ont pas fait la place à la fête mais à la déception, aux frissons voire à la peur. On ne peut incriminer les éleveurs, le scénario était celui d’une corrida concours et l’on sait combien c’est dur de sélectionner un seul exemplaire au campo et d’être jugé sur lui au lieu de fournir 6 toros et espérer qu’au moins deux permettent aux toreros de briller et de faire régaler « la gente », mais hier on n’était pas à la Romeria de Mauguio mais dans la Vallée de la peur près de Madrid où les novilleros sont soumis à l’épreuve du courage.
Dommage car le lot dans l’ensemble était bien présenté, plus toros que novillos et je sors de ce lot le « Jalabert » qui lui est sorti très « novillo » et que Nino Julian a très bien lidié, reçu par una larga et des passes de cape fleuries, après une pique, banderilles en duo avec Solalito. De muleta ce novillo va se révéler noble et brave et comme Nino à trouvé le sitio et la distance le toro montrera de la classe dans la faena. Hélas un vilain bajonazo fout tout en l’air et après un avis c’est sur un petit tiers de lame que le toro tombe excellemment puntillé par Marc Monet que l’on a revu avec plaisir.
Le sixième de « Fernay » sera plus coriace voir intoréable et à la muleta, après un tercio de banderilles acrobatique, le torero se fait soulever et reprendre au sol semant la peur dans les gradins, Nino insiste mais le toro ne passe plus, une épée tombée et une autre bonne puntilla de Marc soulage le public.
Solalito n’a eu aucune chance sur ses deux adversaires, le « Malaga » sorti en premier qu’il a banderillé avec Nino Julian s’est avéré brouillon à la muleta, cherchant tout le temps des querencias que le torero lui a empêché de prendre, et s’il a eu la musique ce fut plus pour l’encourager que pour fêter la faena. Mort laborieuse et un avis.
Son second, un Galon colorado donne un peu d’espoir mais sera incomplet et c’est dur d’enchainer deux passes, c’est tout le mérite du torero d’avoir amené ce toro à mas, car la fin de faena n’est pas mal du tout et comme une grande épée conclut tout cela, une oreille tombe après deux avis.
Les deux de Christian Parejo sortent plus toros que novillos. En 2, le « Blohorn » castaño claro se bat bien au cheval, bon tercio de banderilles où Marco Leal excelle et « Chino » n’est pas mal non plus. Après une très bonne entame, sur la corne gauche, Christian entend la musique mais se fait désarmer et ensuite prendre sur une passe de pecho. Il continue avec des pechos qui passent au millimètre et qui donnent des frissons, un pinchazo et une épée entière le « Blohorn » à la devise aux couleurs de la Côte d’Ivoire tombe dans la poussière et les pattes en croix ! Une oreille.
Le « San Sebastian » qui sort en 5, d’un beau trapio avec une tête légèrement plus commode que les autres est accueilli par quatre magnifiques passes de cape très applaudies. Après une rencontre où le toro s’emploie jusqu’au centre du ruedo excellent quite de Parejo lui aussi très applaudi. On aura au moins vu ça ! Mehdi et Chino vont saluer après un très bon tercio de banderilles. Extraordinaire entame à la muleta avec une passe dans le dos qui donne des frissons, série à droite et très beau changement de main, musique mais ce toro devient de moins en moins évident et ne pense qu’a fuir aux tables, Christian choisit de le toréer dans sa querencia, fait une bonne série dans un mètre carré, mais le toro est plein de défauts, coups de tête incessants et après une séance tremindiste qui n’amène rien ; à matar d’une entière bien placée.
Désolé, j’ai commencé par le troisième torero, Nino Julian qui hier est passé à deux doigts d’un grand triomphe et aussi à deux doigts de la porte de l’infirmerie. Remettez tout ça dans l’ordre : Solalito : silence et une oreille, Christian Parejo : une oreille et ovation , Nino Julian :ovation et vuelta al ruedo.
A noter : public bon enfant venu pour le succès, présidence correcte, jet fourni de paquets de bonbons en piste lors de la vuelta de Solalito, le callejon a tout récupéré on a les images…
Le prix du regretté Daniel Gimenez est attribué à Christian Parejo.
Texte de Tierry Girard - photos HB