LUNEL - TROIS GRANDES PORTES
Dimanche 16 juillet, le soleil et la chaleur frappaient les tendidos des arènes de Lunel remplis par un gros trois quarts de spectateurs. Face aux Gallon - deux toros bien adaptés pour ce rejón - l’élégante et toujours souriante Lea Vicens sut captiver les présents avec une cavalerie qui ne peut qu’attirer les applaudissements, même lors de son premier toro Betico bien banderillé mais avec un final non-concluant. C’est face au second Gallon baptisé Espontaneo que l’amazone mit le feu aux étagères ; toutes les poses furent parfaites et si la finale au « javelot » fût discutable deux mouchoirs firent tomber deux oreilles sous les acclamations.
Le premier Garcigrande du Biterrois Sébastian Castella déclencha presque immédiatement les demandes du mouchoir vert, boiteux renvoyé au toril il fût remplacé par un de ses frères imposant. Ce combattant avait certainement dans le crane de ne pas se laisser faire. Le piquero en fit brutalement l’expérience à la première rencontre sur un air de valse accompagné heureusement pour reprendre sa monture par les hommes de la cavalerie Heyral ce avant une seconde pique mieux calibrée. Banderilles hasardeuses ; puis Castella entama sa faena. Heureusement le Biterrois a du métier car dès les premières passes la bête voulait lui régler son compte. Le Garcigrande, ne tenant pas à montrer sa noblesse, mais pouvait-il en avoir, fût pinché avant une lame entière.
Décidé à montrer qu’il était le maitre Sébastien reçu son second par de belles véroniques, puis montra durant sa faena qu’il sait découvrir et manœuvrer la noblesse d’un toro en le dominant en allant a mas en variant au bon moment ses muletazos, pour terminer par une espada bien placée avec le gain justifié de deux oreilles pour une grande porte.
Alejandro Talavante avait tout a gagner, il allait s’y employer dès son premier toro, ce ne fût pas facile, l’animal ne tenant pas à collaborer. Le temple de l’Estrémadurien déclencha peu de réaction des gradins.
Il fallut attendre son second adversaire pour que les étagères se soulèvent et ce dès le début : farols, véroniques, chicuelinas, le tout avec un sourire un rien carnassier. Une seule pique ne permettant de voir si Malagueño avait de la bravoure ou non. Talavante allait offrir une faena d’école supérieure. La noblesse tenait le haut du ruedo, le visage du torero de plus en plus illuminé par un sourire démontrait qu’une muleta bien en main pouvait offrir une multitude de drapés… Allait-t-on voir une estocade du même tabac ? La foule réclamait et obtenait de la présidence - au mépris du règlement taurin* - l’indulto des 515 kg de Malagueño et Alejandro obtenait les deux pavillons et la queue.
Il ne restait plus qu’à ouvrir la grande porte des arènes de San Juan aux trois héros du jour...
Léa Vicens : saluts et deux oreilles,
Sébastien Castella : silence et deux oreilles,
Alejandro Talavante : saluts et deux oreilles avec queue.
* "Lorsqu'un animal aura mérité d'être gracié en raison de son excellente présentation et de son excellent comportement dans toutes les phases du combat sans exception notamment EN PRENANT LES PIQUES AVEC STYLE ET BRAVOURE, le Président pourra dans les circonstances qui suivent, accorder cette grâce afin que l'animal puisse être utilisé comme « semental », après les soins nécessités par son état physique et ses blessures, et participer ainsi à la préservation et l'amélioration de la race et de la caste de l'espèce. (..) (article 84 du règlement taurin UVTF).
Le matin lors du Bolsin, Luis Tores de l’École de Béziers a gagné celui-ci, et bien mérité – vu son travail - de faire face au 4eme eral offert au gagnant de la matinée. Le jeune Biterrois était accompagné face aux Fano de Manuel Fuentes (CFT) vuelta et de Juan de Morena (Arles) salut...