CERET - MISE AU POINT DES CHIRURGIENS TAURINS et COMMUNIQUE DE RAPHAELILLO

Suite aux récents accidents survenus dans les arènes de Ceret et à la polémique entretenue par la presse espagnole, l’Association Française de Chirurgie Taurine (AFCT) se devait de prendre part au débat.

En premier lieu, nous tenons à saluer la qualité de prise en charge de ces blessures par l’équipe médico-chirurgicale de Ceret qui a réagi avec professionnalisme et sérénité face à ces accidents. Ceci n’étant pas une surprise pour nous, l’équipe médicale de Ceret d’une qualité irréprochable a par le passé prouvé de ses compétences. N’oublions pas qu’elle a sauvé la vie de Luis Francisco Espla…

En second lieu nous tenons à rappeler à nos détracteurs espagnols que les infirmeries d’arènes en France sont régies par le règlement taurin municipal et notamment les articles 11 à 17. Dans ces articles il est imposé à tout organisateur de course de taureaux de combats en France, de se pourvoir d’une équipe chirurgicale comprenant au minimum deux chirurgiens, un anesthésiste-réanimateur et deux infirmiers, de matériel indispensable à la chirurgie d’urgence (respirateur, aspirateur, bistouri électrique, défibrillateur, boites chirurgicales, solutés de remplissage…), de deux ambulances dédiés pour transfert rapide. Cette équipe est systématiquement sous la responsabilité d’un médecin chef rompu à la chirurgie taurine et membre de l’AFCT. Ce dernier est en contact permanent au cours de la course avec la régulation du SAMU afin de soutenir la prise en charge d’un blessé lourd.
Ces articles du règlement taurin municipal imposent également à la présidence technique de la corrida de s’assurer avant de lancer le paseillo de la bonne conformité des points précédents. Sans cela la course ne pourrait avoir lieu.

Après ces points de règlement, il est important de préciser le mode de fonctionnement de nos équipes.
Contrairement à ce que soutient la critique, nous pouvons et nous savons opérer dans nos infirmeries. Mais nous assurons une chirurgie de « damage control » comme elle est appelée en chirurgie de guerre ou de catastrophe. Nous n’hésiterons pas à réaliser une thoracotomie ou une laparotomie de sauvetage dans une infirmerie d’arène si l’état du blessé le justifie. Le transfert du blessé ne pouvant être effectué que sur un patient stabilisé. Ce protocole de réanimation et de chirurgie de sauvetage appliqué par nos équipes est largement employé aujourd’hui dans le monde, dans la chirurgie traumatologique d’urgence, par l’ensemble des chirurgiens militaires (armées françaises, anglaises américaine…) et civils, et à fait preuve de son efficacité en Irak, en Afghanistan et plus récemment lors des attentats en France de Novembre 2015. Nous ne sommes pas des « bananeros » comme la presse espagnole nous a récemment surnommés et ces insultes ternissent l’ensemble de notre profession bien au delà du monde taurin. Force est de constater que ce ne sont pas les chirurgiens français qui ont des années de retard dans la prise en charge des toreros blessés…

Ainsi la prise en charge en France est adaptée, efficace et sécurisée par des protocoles, des équipes et des transferts médicalisés vers des équipes hospitalières hyper spécialisées. Nous en sommes fiers. Nous ne sommes pas certains que toutes les arènes espagnoles soient dotées d’un tel système de soins d’urgence…
Il est si facile de dénigrer. Heureusement la majorité des toreros ainsi que la plus part des chirurgiens espagnols ont conscience de nos qualités. Joel Matray, LF. Espla, Thomas Joubert, plus récemment Morenito de Aranda et tant d’autres maestros ont eu par malchance recours à nos équipes. Demandez leur…

Bien à vous messieurs de la presse espagnole. Suerte a todos.

photo : @andreviard, Brindis de Morenito de Aranda aux chirurgien chef des arènes de Vic-Fezensac

COMMUNIQUE DE RAPHAELILLO

Après ma prestation de Mont de Marsan où j’ai pris connaissance de la préoccupation générée suite à la cornada que j’ai reçue à Céret dans un pays que j’aime, respecte et auquel je dois tant comme l’est la France,, je tiens à préciser ceci :

Après avoir été blessé j’ai été pris en charge dans l’infirmerie des arènes de Céret. Après avoir reçu les premiers soins et été stabilisé, j’ai été transféré à la clinique de Céret où on me fit un scanner pour écarter tout risque de dommages supplémentaires. Et en suivant j’ai été transporté à la clinique de Perpignan où on me communiqua que je serais opéré le matin suivant à huit heures.

J’ai alors préféré quitter la clinique de Perpignan pour me faire opérer à Murcie afin d’accélérer ma récupération pour pouvoir toréer à Mont de Marsan seulement huit jours après.

En aucun cas ma décision ne doit être interprétée comme une remise en question du professionalisme de l’équipe médicale qui m’a pris en charge aux arènes de Céret, que je remercie pour son intervention qui a contribué à ce que je puisse finalement faire le paseo lors de la feria de la Madeleine, ce qui était mon objectif.

À Mont de Marsan j’ai appris qu’un séminaire était prévu cet automne au cours duquel les chirurgiens français et espagnols pourront échanger avec les syndicats de toreros pour nous comprendre mutuellement et défendre ensemble la Tauromachie en France qui est un élément vital de notre avenir.