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LO TAURE ROGE
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  • Défendre et promouvoir la Culture et l'Art Tauromachique en OCCITANIE - Pyrénées-Méditerranée et au-delà. «Vous aimez la corrida ? Sachez la défendre ! vous n’aimez pas la corrida ? Sachez la comprendre !» - Site animé par Hugues Bousquet
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24 septembre 2022

Lettre ouverte d'un aficionado à Aymeric Caron

2012-09-13_18-58-06_1Monsieur,

Vous êtes apparemment investi d’une mission quasi-divine, qui vous pousse à vouloir soumettre le monde entier à votre point de vue. Enfin, le monde entier, pas vraiment, mais les aficionados en Espagne, en France, en Colombie ou au Pérou, cela représente déjà beaucoup de monde, sans parler de ceux qui vivent au Royaume-Uni, en Belgique ou aux USA.

Il faut que vous soyez bien prétentieux ou que vous ne sachiez qu’il existe une belle chose qui s’appelle la tolérance pour vouloir ainsi imposer vos vues. Personne chez les aficionados ne vous empêchera d’être végétarien voire vegan, ni d’avoir la vision qui est la vôtre de la nature et des animaux. Oh, ce n’est certainement pas celle des toros de combat, qui se tuent entre eux, par agressivité pure, tout aficionado vous le dira, et tout ganadero vous le confirmera. Ils vont même jusqu’à se liguer à plusieurs pour tuer un de leurs congénères plus faible, voire d’une robe différente. Bel exemple de la pureté de la condition animale, n’est-ce pas ?

Ce n’est certainement pas non plus celle du coucou, qui, à peine éclos, jette par-dessus les bords du nid où il a été couvé les œufs de ses hôtes, ses infortunés compagnons de couvaison. Ni celle des cerfs ou des chevreuils, capables de se battre à mort pendant le rut. Celle des lions peut-être, qui dévorent les lionceaux issus d’un autre mâle ? Ou des fourmis qui ne laissent pas d’espoir de vivre à la larve de cigale à peine sortie du sol…

Vous l’aurez compris, je pense que votre vision du monde animal est une culture hors sol. Et que de là vient votre aveuglement et votre prétention.

Mais vous dénoncez la cruauté de la corrida. Faux. Dur, oui, cruel, non. Aujourd’hui, où les citadins veulent bien –enfin, pas les végétariens, çà va de soi- savourer une viande de qualité dans un restaurant branché, en occultant volontairement que la viande provient de cet animal qui paissait dans les prés, veau, broutard puis bœuf. Avant l’abattoir. Eh oui.

Ce que vous ne voyez pas, c’est l’héroïsme, le courage des toreros, qui, à l’image des héros de l’Antiquité, nous donnent des leçons de conduite, sont des exemples de la bien oubliée romaine « virtus ». Croyez bien que le combat est loin d’être inégal, regardez simplement les protagonistes, comparez leurs gabarits et leurs armes naturelles.

Paradoxalement, on ne vous entend guère sur l’exécrable exemple des jeux vidéo, où de chères têtes blondes massacrent à l’envi « méchants » et ennemis. Encore un superbe exemple d’amour du prochain et de démocratie. Et certains, hélas, aliénés par l’enfermement devant leurs écrans, quand ils passent à l’acte, mettent longtemps à réaliser qu’ils ont tué « pour de vrai ».

Nous sommes loin de la corrida, me direz-vous. Oh que non !

Le matador blessé, sonné, qui se relève et continue le combat est bien plus porteur d’exemple positif que quiconque veut nous faire croire que le monde où nous vivons est celui des bisounours.

Je vous concède que, dans un monde de moins en moins agricole, il n’est pas facile de regarder en face l’agonie d’un animal sauvage. Pourtant, quelle leçon de courage nous donne le toro de combat, qui après avoir vécu choyé dans sa finca, défendu chèrement (voir le martyrologue des toreros, dont vous vous moquez, je pense) sa peau pendant un quart d’heure dans l’arène, vit ses derniers moments dignement. On est là aux racines même de la vie, superbe, brutale, grandiose, injuste, émouvante, porteuse de mort aussi… Ne le saviez-vous pas ?
Et les milliers de spectateurs debout, de Madrid à Nîmes, de Séville à Dax ou d’Arles à Albacete, émus aux larmes parfois, qui applaudissent le matador, tous des abrutis avinés et incultes, à votre avis ? Soyons sérieux et redescendez sur terre.

Certes, les toros, fussent-ils braves, ne connaissent pas la Pasionaria, mais eux aussi préfèrent « mourir debout que vivre à genoux ! ». D’ailleurs, en parlant des fincas où ils grandissent, vous qui vous piquez d’écologie, avez-vous réfléchi à ce qu’il adviendrait des grands propriétés d’Andalousie, de Camargue et d’ailleurs, si par malheur vous arriviez à vos fins ?
Bien évidemment les vautours guettent, qui ne demandent qu’à bétonner tout cela, avec ici résidences de luxe pour étrangers fortunés, là des « urbanisaciones », longues chenilles de béton pour le tourisme de masse… Assurément, l’écologie y retrouverait son compte ! Enfin, la vôtre peut-être, pas la nôtre.

Je ne comptais certainement pas vous convaincre, mais peut-être vous reste-t-il, bien enfouies quelque part sous des convictions toutes faites, une lueur de lucidité et une envie de clairvoyance, allez savoir !

Jean-Louis Aubert

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